Quand j’ai faim d’images mobiles, je vais au ciné, carte illimitée en poche, toujours à l’heure + un quart d’heure (et oui, l’étudiante en pub boycotte la pub) accompagné d’un(e) ami(e), ou le plus souvent seule, me voilà en train de me faufiler dans le noir, à la recherche de la meilleure place possible en cette heure tardive…
Bon, depuis que j’ai ma super carte, j’ai expérimenté les bons gros films niaisous à succès, les films d’arts et essais, les beaux films, le film 3D+VO qui fait mal aux yeux (je dis « le » car je ne rechausserai pas de si tôt les grosses lunettes), et enfin, le film qui vous dresse les poils des avants-bras dont je vais vous parler.
Vendredi dernier, dernier bon film en date (avec aussi « l’épine dans le coeur » de Michel Gondry) : Enter the void*, de Gaspar Noé
Certains vous diront que c’est une daube finie avec des images psychédéliques incompréhensibles et ennuyantes, moi je vous dirai que c’est un film prenant, qui vous fait passer par tout les états, détente, attente, stress… Passionnant !
Gaspar Noé, connu notamment grâce à son film « irréversible », nous emporte dans une histoire qui démarre autour de la drogue, au travers d’un questionnement sur la vie et la mort, et surtout « l’après la mort ». Projections astrales, apparitions psychédéliques, et ambiance sonore en sourdine (design sonore de Thomas Bangalter, la moitié du groupe Daft Punk) font vivre au spectateur un ultime trip de 2h40.
2h40, durant lesquels je n’ai pas bougé, les yeux écarquillés, complètement absorbée par ce qu’il se passait à l’écran. Tout le monde n’était pas dans mon cas, forcément, le film fait polémique : on assiste à la vie et la mort dans tous ces états : du sexe, des acides, des hallus, du désespoir, de l’errance, et des morts tragiques… Et oui les non avertis sont sortis de la salle, se demandant bien sur quoi il étaient tombés !
Quoi qu’on en dise, Enter the void est une expérience sensorielle et cinématographique à part entière, grâce à la lumière et le son qui sont brillement travaillés. Un beau film malgré quelques longueurs, étrange, émotionnellement déstabilisant mais qui reste à mes yeux fascinant.
* Soudain le vide